Ayant vécu cette année l’opération de maraudage à Revenu Québec, j’ai vu l’énergie dépensée et les dommages qu’une telle opération fait. Ça m’a fait réfléchir à la question: pourquoi les syndicats se battent entre eux, et qui profite de ces chicanes?
Cinq ans de bouleversements au travail
Durant et immédiatement après la pandémie, nos concitoyen.nes de partout au Québec ont profité d’un gain de pouvoir collectif circonstanciel pour améliorer leurs conditions: télétravail, flexibilité des horaires, rémunération. Les mauvais employeurs ont soudainement fait face à une pénurie de bras: les personnes qu’ils avaient jeté dehors à la première occasion ont trouvé mieux ailleurs et ne voulaient pas revenir. Pourquoi s’éreinter à faire des beignes chez Tim pour le salaire minimum, alors qu’on peut faire le double dans une usine de biscuits?
Aujourd’hui, les patrons en général, et notre gouvernement de grands patrons en particulier, travaillent d’arrache-pied pour remettre les travailleur.euses à leur place. Les personnes engagées « 100% à distance » doivent maintenant déménager pour se présenter dans des bureaux lointains ou subir les conséquences: se faire mettre sur une voie de garage, subir une rétrogradation, ou même se faire démissionner. Les horaires flexibles et les « généreux » congés deviennent soudainement des « privilèges » qui peuvent être retirés sans préavis, ou pire: rétroactivement. En parallèle, notre gouvernement de grands patrons travaille directement pour contenir les travailleur.euses: le projet de loi 89, la privatisation des milieux syndiqués gouvernementaux, etc.
Parallèlement, on sent un vent de changement chez nos concitoyen.nes: des milieux à l’ambiance extrêmement anti-syndicale comme Amazon se syndiquent. Des professionnel.les habituellement allergiques à l’action collective comme les informaticien.nes dans les GAFA et le jeu vidéo discutent dans des forums publics de former des syndicats.
Attaquons au bon endroit
Le SPGQ a une offre qui devrait intéresser un certain profil parmi nos concitoyens: les professionnels de tous horizons. Le SPGQ a une perspective qui leur correspond, et une expertise dans la représentation de gens qui leur ressemblent. Nos membres travaillent autour, et même côte à côte avec tous ces professionnels qui sont nos concitoyens.
Commençons par renverser les conséquences des actions de nos patrons-politiciens en invitant nos collègues consultant.es à se joindre à nous, au lieu de seulement les tolérer. Cessons de tracer des lignes en espérant limiter la capacité de l’employeur à les utiliser contre nous: invitons-les à s’associer à nous. Offrons aux employé.es des CGI et WSP-Genivar autour de nous de partager nos expertises et mettre en commun nos forces.
Le SPGQ est seul dans son créneau, seul parmi des « Rambo » et des organisations au pouvoir distant et centralisé. Le SPGQ offre le pouvoir à ses membres, pas le contraire.
Offrons le pouvoir aux autres professionnel.les du Québec.